Chacun d'entre nous connait la solitude. Ce sentiment mêlé de tristesse et de mélancolie. Mais peu connaissent ce que je nomme " le cancer de l'âme". Cette solitude là, hantée par le souvenir des temps heureux, celle qui vous rappelle un peu plus chaque jour que le temps détruit tout, celle qui vous ronge les entrailles et dévore chaque parcelle de vous-même, ne laissant plus qu'une plaie béante et des ruines à la place du cœur. Elle emporte et consume votre âme, mais juste assez pour ne vous laisser que cette douleur de vivre permanente et incontrôlable.
Chaque jour nouveau devient une torture, chaque fois un peu plus intense, plus aucune larme ne creuse votre visage car vous avez cessé de pleurer, puisque toute force vous a abandonné et laissé là, incapable du moindre sanglot... Cette solitude là, vous la gardez en vous, bien enfouie à l'intérieur, comme un hurlement muet et sinistre, incapable de sortir, incapable de s'exprimer jusqu'à vous posséder vous-même, et tout le reste autour. Vous faites alors semblant, vous portez ce masque jusqu'à n'être plus qu'un automate vide, car aucun mot ne peut le décrire.
Cette solitude là ne se raconte pas, elle se vit, et reste enterrée au fond de vous, jusqu'à vous faire regretter votre propre existence, jusqu'à vous faire ressentir cette haine intense envers vous-même, ce dégoût, sans aucune issue, aucun espoir ni aucun remède. Rien ne peut panser cette plaie qui ne cesse de saigner en silence, et ne laisse plus que ce profond désespoir et ces maudits regrets où tout ce que vous étiez jadis s'est perdu et ne sera jamais plus. Et on repense encore et encore au bonheur perdu devenu obsolète, aux plus beaux moments de cette vie qui vous paraît être celle de quelqu'un d'autre, comme si vous l'aviez rêvé sans l'avoir vécue. Ces plus beaux moments devenus les pires à ce jour, les coupables de ce tourment, de ce mal-être infini... Et on s'enferme, on s'enfonce un peu plus à chaque instant dans ce gouffre noir, cette spirale infernale qui creuse peu à peu notre propre tombe... On se surprend à rêver que tout s'arrête, que ces paupières se ferment et nous entraînent dans un sommeil profond, un sommeil dont on ne se réveillera jamais, en espérant même qu'il n'existe aucun autre côté. Juste... Cesser d'être.
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